5 mai 2009

Les pharaons, le christianisme et l’islam


En Egypte, la polémique fait rage entre l’Eglise orthodoxe et le gouvernement. En cause ? La question du nombre et donc de la situation des copte dans le pays, sur laquelle reviennent l’historien Ahmed Othman (un musulman) et Mounir Ghabour (un copte) dans Al MassiHiya fi Al Islam.


D’après les estimations, les coptes, descendants des pharaons, oscilleraient entre sept et douze millions (10% à 20% de la population), malgré leur émigration ces dernières années vers le Canada, les Etats-Unis et l’Australie. Mais au delà de l’exactitude de ce chiffre, Ahmed Othman souligne l’« obturation confessionnelle » dont est victime cette communauté. Selon lui, l’émergence de certains discours opposant les Egyptiens en fonction de leurs croyances – on entend par exemple que les coptes chrétiens sont des mécréants - en est la principale cause. Ces « opinions » sont celles des groupes extrémistes de l’islam politique, à qui Al MassiHiya fi Al Islam donne une leçon d’histoire.


« Tout au long de l’histoire d’Egypte, depuis l’arrivée de Amrû ben al-Âs (premier gouverneur musulman d’Egypte nommé en 1245, les citoyens ne se sont jamais définis en tant que chrétiens et musulmans, mais plutôt comme étant tous Egyptiens », explique l’historien au quotidien Al-Hayat. Une utopie pour les coptes qui voient aujourd’hui se restreindre leurs droits les plus légitimes, dans une société contaminée par l’ignorance de l’extrémisme religieux.


Al MassiHiya fi Al Islam est avant tout un livre pédagogique et réconciliateur qui tente l’union nationale égyptienne. Ahmed Othman et Mounir Ghabour ont décidé d’y énoncer certaines vérités au sujet des rapports étroits entre l’islam et le christianisme, afin d’« effacer le malentendu et dénoncer les contradictions».


Al MassiHiya fi Al Islam [« Le christianisme dans l’islam »], Ahmed Othman et Mounir Ghabour, General Egyptian Book Organization, 2009